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L'industrie du médicament dans le monde (colle)

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Message  lara Lun 17 Nov - 17:05

Mots clés : circulation, santé, diffusion, profit/bénéfice, contre-façon, mondialisation, commercialisation
médicament, un produit de consommation spécial

INTRODUCTION :

The Constant Gardener, le film de Fernando Meirelles inspiré du roman de John Le Carré, raconte l’histoire tirée de faits réels d’une firme pharmaceutique qui a testé sur des Kenyans un médicament contre la tuberculose. Un médicament qu’elle savait mortel, parce que pas encore au point. Ce film nous laisse donc entrevoir la puissance de l’industrie pharmaceutique, et notamment le fait que cette industrie se calque sur la mondialisation, creusant les inégalités Nord/Sud par exemple. La question de l’éthique se pose alors, lorsque faire du profit est privilégié, aux dépens de vies innocentes et que la santé se transforme en industrie ( sans en oublier le côté commercial).
Par ailleurs, alors que la santé est désormais une des préoccupations majeures du XXIe siècle, il est étonnant de remarquer que, même si l’état de santé n’a jamais été aussi bon, les peurs ne font qu’augmenter. D’où le fait que l’industrie du médicament tente de répondre à ces inquiétudes, par l’invention de nouveaux médicaments (= une substance possédant des propriétés curatives ou préventives). On voit par ailleurs que la consommation de médicaments dans les pays riches ne cesse de croître, notamment en France, l’un des premiers pays en ce qui concerne la surconsommation de médicaments.
Si l’industrie du médicament semble être à première vue essentielle à la protection et à la guérison de malades, de nombreuses critiques sont aujourd’hui formulées à l’encontre de son système et du profit réalisé par certains groupes pharmaceutiques.
L’industrie du médicament réussit-elle réellement à s’intéresser au monde entier ? Et peut-elle être contrôlée de manière globale afin d’éviter le creusement des inégalités déjà accentuées par la mondialisation ? (revoir pbmtique )

I ) Que représente l’industrie du médicament dans le monde ?
II ) Même schéma que la mondialisation ; problème de l’accessibilité
III ) Une industrie lucrative et dangereuse ? -> médicaments / armes ?

I ) L’industrie du médicament dans le monde

A/ Chiffres et mesures

Le chiffre d’affaire mondial de 2005 de l’industrie du médicament s’élève à 602 md $, soit une progression de 10% par rapport à 2004.
Le marché mondial du médicament se limite à trois aires géographiques principales, les USA (47%), L’Europe (30%) et le Japon (11%), pays où se concentrent de fait les principales découvertes réalisées dans le domaine du médicament. Ce marché est un marché très concentré, puisque 69% du marché mondial est représenté par les 10 premiers pays. La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni représentent 50% du marché européen. Les efforts de recherche et de développement (R&D) ont crû régulièrement au cours des 25 dernières années dans ces trois aires.
Si des progrès considérables ont été réalisés dans le domaine du médicament, apportant innovation technologique et avancées thérapeutiques, il ne faut pas oublier qu’une grande part des produits nouveaux sont des déclinaisons de molécules originales auxquelles elles apportent des améliorations mineures en termes d’efficacité, de tolérance ou de mode d’administration. Ces médicaments ont néanmoins permis d’augmenter l’intérêt thérapeutique et économique de leur classe chimique tout en contribuant au développement commercial de l’industrie pharmaceutique.
Quelques dizaines de sociétés se partagent la recherche, la production et la distribution des médicaments dans le monde. Par exemple, aux Indes, 60 filiales de multinationales vendent plus de 70 % des produits pharmaceutiques. Cette domination engendre des effets, notamment sur les prix. En contrôlant tout le processus de fabrication, de l'achat du produit de base et des produits intermédiaires jusqu'au produit final, ces compagnies peuvent faire apparaître des bénéfices modestes dans les pays au taux d'imposition élevé et augmenter d'autant leurs bénéfices dans les filiales faiblement imposées.
Pour la vente des produits, une méthode est particulièrement utilisée : ainsi, en vendant le même produit sous cinquante noms différents, tout en faisant croire que chaque nom correspond à un médicament différent, ces compagnies accroissent leur monopole. Aux États-Unis, à partir de 700 médicaments de base, on a développé 35 000 marques différentes, 15 000 en Indes et 2 000 en Norvège. Une autre mesure qui favorise ces monopoles a trait au brevet. Ainsi, entre la découverte d'un produit et sa commercialisation, il peut s'écouler de cinq à dix ans. Afin d'assurer un flux régulier de nouveaux médicaments et demeurer rentable, l'industrie a recours aux brevets, ce qui leur assure qu'aucun autre produit identique ne pourra être mis sur le marché avant une certaine période, variant entre dix et vingt ans.

B ) Fonctionnement

L’Organisation Mondiale de la Santé a pour rôle de mettre en œuvre tout ce qui est en son pouvoir afin d’assurer une santé au niveau mondial. L’OMS se doit donc de régir au maximum l’industrie du médicament, afin d’éviter les inégalités ou alors la contre-façon.
Dans un rapport, l’Oms a fait savoir que « dans le monde, la ½ des médicaments n’étaient pas utilisés à bon escient ; promouvoir l’usage rationnel des médicaments, c’est sauver des vies et faire des économies. »
Intégrer la liste de médicaments aux politiques publiques de délivrance de médicaments et dans les programmes d’enseignement des professionnels de santé devrait contribuer à rationaliser l’usage des médicaments. Informer le public et le sensibiliser à l’importance du bon usage des médicaments sont deux autres stratégies qui permettront elles aussi d’oeuvrer en ce sens.
L’OMS a également continué d’apporter un soutien technique aux pays souhaitant renforcer leur législation pharmaceutique et poser ainsi les bases
d’un système fiable d’assurance qualité.
L’objectif de l’OMS est d’assurer un approvisionnement continu de médicaments essentiels d’une qualité acceptable et d’un prix abordable.
L’action de l’OMS doit se faire en relation étroite avec les gouvernements et grands groupes puisque la production pharmaceutique industrielle est réglementée par les organismes de santé du pays de commercialisation et par la législation du pays de production.
Enfin, avec l’Accord sur les ADPIC (= Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce) , les Etats Membres de l’OMC se sont engagés à respecter un certain nombre de règles (accorder des brevets de 20 ans ).

II ) // Mondialisation ; inégalités -> pbms de l’accessibilité.

A/ Inégalités ; accessibilité

Selon un rapport publié en novembre 2007 par Oxfam International, l'industrie pharmaceutique empêche des millions de personnes pauvres d'avoir accès aux médicaments, mettant ainsi en péril son propre devenir, car les entreprises du secteur refusent d'adapter leur offre commerciale aux marchés des pays en développement. Le rapport "Investing for Life" étudie les cas des 12 plus importantes entreprises pharmaceutiques, analysant leurs politiques de prix pour les médicaments, leurs résultats en termes de production de médicaments adaptés aux pays pauvres et leur position sur la protection des droits de propriété intellectuelle.
Oxfam International affirme que l'industrie pharmaceutique n'assure pas un accès universel aux médicaments parce qu'elle refuse d'en faire l'élément central de son modèle économique. Par conséquent, elle ne pourra profiter du plein potentiel des marchés émergents, pourtant perçus comme la prochaine étape de sa réussite financière.
Jeremy Hobbs, directeur général d'Oxfam International a déclaré :"L'industrie pharmaceutique pratique la politique de l'autruche. Plus de 85% des consommateurs dans le monde n'ont pas ou peu accès aux médicaments qu'elle produit. Les entreprises du secteur doivent reconnaître que fixer des prix élevés, supprimer les médicaments génériques de la concurrence, développer des médicaments uniquement à destination des personnes suffisamment riches pour se les acheter et lutter pour des lois de propriété industrielle (brevets) encore plus sévères relève d'une stratégie commerciale totalement inefficace vis-à-vis des marchés émergents, en plus d'être moralement inacceptable".
Entre 1999 et 2004, seules trois nouvelles molécules innovantes ciblant des maladies qui affectent ces pays ont été mises sur le marché, sur un total de 163 médicaments.
L'industrie pharmaceutique fait preuve d'une vision très étroite car elle pourrait gagner énormément à travailler avec les marchés émergents. Pour autant, elle continue d'appliquer aveuglément les mêmes stratégies vis-à-vis des pays pauvres. Aujourd'hui, 15% des populations riches consomment plus de 90% des produits pharmaceutiques. Ainsi, ce sont aussi bien le secteur pharmaceutique dans son ensemble que des millions de patients qui sont perdants

B/ Les médicaments génériques

La question des médicaments génériques est l'une des meilleures métaphores pour illustrer les questions posées par l'état actuel de la mondialisation. Les prix des médicaments anti-sida, par exemple, sont en effet tels que les pays les plus pauvres n'ont pas les moyens d'y accéder. Autrement dit, le système marchand actuel ne contribue pas à la diffusion des savoirs. Aujourd'hui, 1,3 million de personnes malades du sida sont désormais sous traitement dans les pays en développement sur les 6,5 qui en auraient besoin. C'est trois fois plus qu'il y a deux ans mais c'est encore loin de l'objectif 2006 affiché par l'OMS en 2003 qui visait 3 millions de patients traité pour fin 2005 (initiative 3 by 5). l'OMS et l'Onusida insistent sur les progrès réalisés en Afrique sub-saharienne – où la couverture thérapeutique est passée de 2 % en 2003 à 17% en 2005 – mais admettent « ne pas avoir été à la hauteur de leurs ambitions ».
Il faut donc noter que la commercialisation des médicaments génériques a fait baisser le prix des traitements contre le sida.

III ) Une industrie lucrative et dangereuse ?

Le Dr Matthias Rath a récemment déposé une « plainte pr génocide et autres crimes contre l’humanité commis ds le cadre du commerce pharmaceutique » au tribunal pénal international de La Haye, soutenant que l’industrie pharmaceutique avait tt intérêt à perpétuer la maladie. « Le marché de l’industrie pharmaceutique repose sur le corps humain; son rendement, sur l’entretien et l'expansion des maladies; ses gains, sur la brevetabilité des médicaments. C’est ainsi que ce secteur est devenu l’industrie la plus lucrative au monde. Inversement, la prévention et l'éradication des maladies réduisent substantiellement, voire éliminent totalement les marchés des produits pharmaceutiques. C’est pourquoi les entreprises pharmaceutiques entravent de manière systématique la prévention et l'éradication des maladies. » Les grands groupes pharmaceutiques redéfinissent d’ailleurs le concept de santé : « les épreuves naturelles de la vie et les comportements normaux sont alors systématiquement inerpretés comme étant pathologiques ».

A/ Faux médicaments + dangers d’internet

Un médicament sur dix vendu dans le monde est un faux. Dans les pays en voie de développement, ce chiffre grimpe à un sur quatre. Cette contrefaçon est une vraie menace pour la santé publique.
Par ailleurs, la vente sur Internet constitue "une véritable voie d'eau" en matière de sécurisation du médicament, en court-circuitant à la fois les rôles du médecin prescripteur et du pharmacien accompagnateur.
Ainsi le 14 mai dernier, un contrôle effectué à l'aéroport parisien de Roissy permettait la saisie de près de 50.000 boîtes de faux Viagra en provenance d'Inde.
Mais, si dans les pays occidentaux, la contrefaçon vise essentiellement les médicaments dits "de confort", ce sont les produits de base qui sont visés dans les pays pauvres, où les gens n'hésitent pas à chercher des alternatives moins coûteuses faute de pouvoir acquérir les médicaments nécessaires et qui pourraient les sauver.
Des populations peuvent se voir décimées par absorption de ces produits contrefaits. Ainsi en 1992, 233 enfants bangladais étaient morts pour avoir pris un sirop au paracétamol coupé avec de l'antigel. En 1995, ce sont 2500 enfants nigérians qui décédaient pour avoir reçu un faux vaccin contre la méningite.
Le chiffre d'affaires mondial de la contrefaçon des médicaments est actuellement estimé à 32 milliards de dollars par an.
Depuis quelques années, Internet distribue des médicaments falsifiés ou copiés . Il développe ainsi un commerce parallèle. Le phénomène touche aussi bien les pays industrialisés que les pays en voie de développement. Selon un rapport daté de novembre 2003 par l’OMS, « 25% des médicaments consommés dans les pays en développement sont contrefaits ou désignés comme étant de qualité inférieure ». La contrefaçon affecte principalement les pays où le contrôle et l’application de la réglementation pharmaceutique sont moins rigoureux. L’un des produits les plus contrefaits sur le marché est le Viagra, largement vendu par Internet dans les pays industrialisés.
La Food and Drug Administration des Etats-Unis estime que la contrefaçon représente plus de 10% du marché mondial des médicaments (6% selon l’OMS). Ce commerce illicite atteindrait selon les mêmes sources plus de 32 milliards de dollars par an. Le LEEM (Les Entreprises du Médicament) évaluait en 2002 que le commerce parallèle en Europe s’élevait à 4,3 milliards d’euros, soit 4,1% du marché total européen du médicament.

B/ Mesures et défis

C’est pourquoi certains pays tentent de démanteler des réseaux de contrefaçon.
Un article du Libération datant du 5/09/08 met en avant l’inauguration du premier laboratoire sur la contrefaçon à l’échelle mondiale, à l’initiative du groupe Sanofi Aventis. Il s’agit de dresser une carte mondiale des faux médicaments afin de remonter les filières. Les saisies se multiplient aussi aux douanes, comme à l’aéroport de Roissy et ds le reste de l’UE, où 2,7 M de produits contrefaits ont été interceptés en 2006.
Le PDG de Sanofi Aventis conclut que « le concept de libre circulation du médicament en Europe ne veut rien dire tant que les choses ne sont pas verrouillées. »



CONCLUSION

Il est donc évident que l’industrie du médicament est confrontée à de nombreux enjeux, sociétaux, éthiques ou environnementaux.
L’industrie pharmaceutique est confrontée à un nouvel enjeu environnemental, jusqu’ici totalement ignoré par les pouvoirs publics. Des études récentes ont montré un phénomène inquiétant de dissémination de molécules médicamenteuses dans la nature pouvant avoir des effets néfastes sur la faune. Mesuré pour la première fois au cours des années 70 aux Etats-Unis, le problème de la présence des principes actifs des médicaments dans notre environnement via les eaux usées n’est devenu un sujet de préoccupation que récemment, après que des études ont montré des effets négatifs sur les poissons notamment.
Enfin, l’industrie du médicament doit donc être régulée et contrôlée par des organismes internationaux (tels que l’oms ou l’omc) afin de limiter au plus les dégâts qui pourraient être causés sur les vies humaines au profit des bénéfices faits par les grands groupes pharmaceutiques parfois assez immoraux.

lara

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Date d'inscription : 07/09/2008

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