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Les périls de la course à la greffe

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Les périls de la course à la greffe Empty Les périls de la course à la greffe

Message  Guillaume Mar 16 Déc - 0:49

Problème majeur : nécessité de la transplantation quand la vie du patient n’est pas en danger. La motivation principale doit rester la santé du patient. Thomas Starzl, pionnier des transplantations qui effectua la première greffe de foie en 1963, répétait inlassablement : « Ce n’est parce qu’une technologie existe qu’il faut l’utiliser. » Exemple : début des années 1990 en Italie, Teresa Alvaro, âgée de 20 ans reçoit un don de moelle osseuse de sa sœur, Sarah, pour la sauver d’une bêta-thalassémie (forme d’anémie). Les différents traitements (chimiothérapie, radiothérapie) l’ont rendue stérile. 2006, une transplantation ovarienne est effectuée entre deux sœurs jumelles. Teresa et Sandra Alvaro, même si elles ne sont pas jumelles, s’adressent à l’Université catholique de Louvain en Belgique (une telle opération est interdite en Italie). L’intervention réussit : six mois après la transplantation de tissu ovarien de Sandra sur Teresa, cette dernière a eu ses règles, son bilan hormonal était normal. Elle exprime le souhait d’avoir un enfant grâce à une fécondation artificielle. Grave question éthique : à qui appartiendrait, génétiquement parlant, l’enfant né de l’insémination d’un ovocyte n’appartenant pas à la femme qui portera l’enfant, mais à sa sœur, qui lui a fait un don de tissu ovarien ? Dans de nombreux pays, la transplantation ovarienne est interdite pour une raison très simple : dans le cas d’une grossesse, la femme qui a reçu une greffe d’ovaires ne transmettra pas à son enfant son propre patrimoine génétique, mais celui d’une autre personne. Cette femme pourra poursuivre sa grossesse, peut-être même la mener à bonne fin, mais elle ne sera en aucun cas la mère biologique de l’enfant qu’elle portera. Autres retentissants de greffes non destinées à la survie des patients : Lyon, 1998, greffe d’une main. Devant les difficultés engendrées, n’est-il pas préférable d’opter pour des prothèses artificielles ? Première greffe de visage en 2005 à Amiens sur une femme de 36 ans défigurée par un chien. Même chirurgien que celui qui avait greffé la main : Jean-Michel Dubernard. Pour la femme : médicaments antirejet pour le reste de sa vie, confrontée à une nouvelle apparence, avec probablement des conséquences sur la perception qu’elle aurait d’elle-même. L’intervention a eu lieu peut-être parce qu’une équipe américaine s’apprêtait à faire la même chose : concurrence des bistouris les plus compétents du monde. Le jeu de la compétition exige de travailler dans l’intérêt du patient et de ne présenter aucune donnée qui pourrait susciter de faux espoirs. Pour la greffe de visage, on peut la justifier (personne défigurée qui ne peut accepter son état, vit dans l’isolement, ne peut pas travailler, nouer des relations amicales…), mais certaines personnes défigurées apprennent à vivre avec leur état et accepteraient difficilement les complications liées à la greffe. En 2007, les spécialistes du New York Down Town Hospital de Manhattan ont annoncé qu’ils allaient sans doute pouvoir effectuer une greffe d’utérus : dans le cas d’une grossesse, effectuer un accouchement par césarienne pour retirer l’utérus en même temps et éviter à la patiente de supporter un traitement antirejet toute sa vie. Risques trop élevés pour la santé de la femme, d’autant qu’il existe d’autres moyens de réaliser un désir de maternité : adoption, « location » d’utérus pratiquée aux Etats-Unis (95% des grossesses menées à terme avec succès). Il faut réfléchir à l’éthique des innovations médicales et aux mécanismes qui lancent les chirurgiens et les scientifiques dans une rivalité effrénée. Cf. citation de Starzl. Pour qu’une technologie soit utilisée, il faut qu’elle soit bonne pour l’être humain, en dehors de toute ambition personnelle. (Ignazio Marino, sénateur italien et chirurgien spécialiste des greffes, L’Espresso dans le Hors-Série Courrier International)

Guillaume

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Date d'inscription : 11/09/2008

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